J’ai passé 2 ans à temps plein comme organisateur de parties professionnelles à temps plein. Chaque partie apporte alors son lot de petits problèmes : le monsieur là bas il triche, lui là il ne respecte pas les règles, lui là bas il est méchant, etc. Et c’est normal. Comme nous l’avons vu vous pouvez anticiper ces conflits. Mais parfois non, et il vous faut alors gérer le conflit, le petit reproche, comme la grosse engueulade inter-team avant que ça ne se termine en bagarre générale.
Pour les orgas et joueurs, voici nos conseils :
Gérer toute situation immédiatement
Toute petite incartade doit être réglée immédiatement ! Vous êtes là pour arbitrer, gérer, fluidifier le jeux. Si vous avez des petits conflits, il faut les traiter et continuer le jeu. Toujours ! De suite ! Sinon les joueurs vont cogiter, râler, estimer que vous ne prenez pas vos responsabilités, et continuer leurs conneries.
Quelle que soit votre solution, vous devez la trouver dans la seconde et la faire appliquer. Si vous laissez tout le monde intervenir, raconter ce qu’il a vu, ce qu’il pense, la situation va vous échapper. Croyez-moi un attroupement va se former, le jeu va être paralysé, et les effets de groupes vont envenimer la situation. A ce moment là vous n’aurez plus la main sur rien du tout.
Mon avis et qu’il vaut mieux rendre justice “mal” que lentement dans cette situation. Vous n’êtes d’ailleurs pas là pour juger, mais pour rendre un jugement. Notez la subtilité. On s’en moque un peu de qui a raison ou tort puisque généralement ce sont des petites erreurs qui sont à l’origine de la querelle. Assurez-vous par vos questions que personne ne fait de manquement graves à la sécurité des personnes.
En agissant ainsi vous régler les incidents les plus léger de façon quasi immédiate.
Diviser pour mieux régner
Je vais vous raconter une situation réelle que j’ai connu. Une querelle entre 2 joueurs. De ce que je m’en souviens c’était une embrouille pour une broutille (“Tu m’as tiré 2x dessus alors qu’une seule fois aurait suffit. Tu m’as fait mal”).
C’était la fin d’une mission. Il pleuvait. C’était l’avant dernière mission de la journée. On jouait sur un terrain CQB. Les 2 belligérants revenaient alors en ZN tout en se prenant la tête. Donc tout le monde s’abrite de la pluie en ZN, soit une centaine de joueurs, avec les 2 mecs qui commencent vraiment à se crier dessus. Leurs équipiers s’en mêlent et gueulent aussi. Soit environ 2 équipes de 10/15 personnes. Tout les autres sont au spectacle. Ça part en vrille l’espace de 15 secondes le temps que je m’en rende compte.
Alors qu’est-ce que j’ai fait ?
Un coup de sifflet en ZN pour reprendre la main tout de suite sur la situation. C’est à l’orga qui à ce rôle d’arbitre de gérer ce problème.
Une prise de parole brève pour relancer le jeu : Ok. Stop. Tout le monde sort je relance la partie. Mission simple : capture de drapeau. L’équipe A en place ici. L’équipe B en place là-bas. Le vainqueur de la partie déclaré vainqueur de la journée ! Départ de jeu dans 60 secondes. Tout le monde sort d’ici immédiatement. Les 2 types qui s’engueulent vous restez-là. Allez Go !! Sortez Sortez Sortez !!
Plusieurs choses très importantes dans ce message :
- je me place comme étant l’autorité : je parle. On m’écoute. Je gère le jeu et le problème. Je ne rentre pas dans la problématique. Je règle le problème sans aucun jugement de valeur sur les personnes, ni la situation. Je ne sais pas qui a raison, qui à tort, et je m’en fou.
- je présente la solution : relancer le jeu. La priorité est le jeu et donc les joueurs venus pour jouer. Pas les 20 gusses qui se bouffent le nez et qui se donnent en spectacle.
- je détourne l’attention des joueurs : grâce à une mission simple car je n’ai absolument pas le temps de faire mieux. Le but est que ce soit compréhensible pas tous pour être mis en place de suite. Je détourne l’attention aussi grâce à un enjeux simple mais efficace : celui qui gagne cette partie sera le vainqueur de la journée !
- je créé l’urgence : je donne un top départ dans la minute pour obliger tout le monde à courir pour se mettre en position. Ils sont ainsi en état d’urgence, presque à oublier l’embrouille. Les joueurs sont ainsi focalisés sur l’échéance qui devient prioritaire pour eux.
- je sépare les belligérants : les joueurs vous allez jouer. Les 2 gus vous restez-là. Cela me permet à la fois de séparer les joueurs qui posent problème de la masse et de montrer à tout le monde que je vais gérer le problème mais sans eux. Et vous pouvez-le croire que les 2 belligérants sont alors extrêmement heureux ! Pourquoi ? Parce que vous leur offrez une porte de sortie.
- je fais appliquer mes décisions : Go ! Go ! Go ! c’est pas pour faire joli c’est pour faire comprendre à tous qu’on ne discute pas et qu’on applique.
Reprendre le contrôle
Parler c’est bien. Reste à agir maintenant pour réellement reprendre le contrôle ! Faire appliquer ses décisions nécessite de la fermeté et une bonne dose de punch car après mon message il a fallu que je pousse les plus hésitants à sortir. Il pleut. Ça gueule. Il y a du spectacle. C’est vrai que c’est compliqué d’y retourner pour les joueurs. Certains n’ont pas trop compris ce qu’il c’était passé. Mais pas de discussion. Et surtout, surtout pour les équipiers qui veulent rester pour soutenir leur copain ! Il était impératif que je reste seul avec les 2 mecs, sans personne pour alimenter cet effet de groupe !
Vous motivez donc les troupes et Go ! Go ! Go ! tout le monde dégage. Et n’hésitez pas à vous faire aidez par vos alliés pour sortir tout le monde. Soyez ferme sans être agressif. Vous êtes là pour les redynamiser. Au final on a du réussir à vider la ZN en 60 secondes et à lancer la partie juste après.
Faire redescendre la pression
Comment gérer la situation en petit comité ? Une fois que la pression est montée à un bon niveau, il faut arriver à la faire redescendre.
Une fois que nous étions enfin seuls, eux et moi, ils ont forcément essayé de remettre le couvercle dès le départ : “c’est pas moi c’est lui, et blabla”.
A ce stade vous ne pourrez pas savoir ce qu’il s’est réellement passé et ce n’est sans doute plus si important. J’ai donc dit stop de nouveau : Chacun retourne à son sac. Rechargez. Buvez. Fumez une clope. On en reparle dans 5 min. (ça ne vous rappel rien ? – j’ai tout simplement mis 2 adultes au coin le temps qu’ils se calment) 🙂
5 min plus tard vous les faîtes revenir. Tout le monde est calmé. J’ai eu du mal à y croire mais ils se sont offert une cigarette et on commencé à discuter de façon très amicale. Je leur ai proposé de retourner jouer sous une belle pluie et c’est soulagés qu’ils y sont retournés avec le sourire, en se serrant la main, et en se remerciant.. (alors que 7 min auparavant on était à 2 doigts d’une bagarre générale).
Pourquoi étaient-ils soulagés ? Parce que cette méthode de résolution d’incident leur a permis de ne pas perdre la face. Vous savez bien comment ça marche. Devant la famille, les copains, vos copines, il est tout simplement hors de question de lâcher le morceau en public. Et bien pour eux c’était évidemment la même chose.
Conclusion
- On agit de suite sur un problème pour éviter tout attroupement.
- On ne juge pas les personnes mais les actes.
- On priorise le jeu et son bon déroulement.
- On sépare les belligérants et on les isole du reste des joueurs si nécessaire.
- On laisse redescendre la pression.
krispies
26/03/2015 at 18:34
Un article fort intéressant, merci pour ces infos!!
Nelo
30/03/2015 at 09:54
Question: Qu’en pensez-vous de l’utilisation des tablettes sur le terrain pour servir de carte ?
DoluX
30/03/2015 at 17:32
Bonsoir Nelo,
L’utilisation d’outils et de matériels informatiques ou technologiques sur le terrain suit les tendances actuelles et peut effectivement être utile.
Possibilité de zoomer, de montrer des images prises lors des reconnaissances par exemple, montrer le VIP à récupérer ou autres adversaire à capturer… on peut donc affirmer qu’elles peuvent se montrer fort appréciables.
Après si cela ne vous dérange pas de vous trimbaler sur le terrain avec votre “ardoise à la pomme croquée” libre à vous car une bille mal (ou bien) placée et …
– plus les conditions météo…
– et le côté éclairage si vous la consultez de nuit…
– le côté fragile…
Bref comme toute chose cela a ses avantages et ses inconvénients.
Vous restez donc seul à décider ou pas de les emmener sur le terrain 😉
DoluX
Sergent Blowback
10/01/2017 at 12:04
Superbe DIY, je bookmark ! J’allais poser la même question que Nelo mais après quelques mauvaises aventure la carte fera l’affaire !
black
06/12/2017 at 19:36
Moi j’utilise un logiciel de SIG (systeme d’information informatique) qui a une precision de 50 cm